Les 100 premiers jours

Bon n’y allons pas par 4 chemins, c’est dur.
Et j’ai la chance d’avoir un mec à la maison hyper souvent… Et on a aussi eu la chance d’économiser une vingtaine de jours après leur naissance en les laissant aux bons soins de la néonat…

J’ai eu un accouchement de rêve, easy et tout, et du coup j’ai un peu cru que le monde allait être peuplé d’arcs-en-ciel et de petits lapins blancs. 5 heures par jour en visite à la néonat, des petits câlins, pas de crises (les prémas ont autre chose à foutre que piquer des crises de nerfs inexpliquées), et hop, retour confortable à la maison et gros dodo de 12h d’affilée. Mis à part une chouette complication au niveau de la couture du cul (Miliette j’ai pensé à toi, j’ai bien profité) je trouvais tout ça bien trop facile.

Y’a quand même eu quelques moments moins glamour dans cette période pleine de paillettes.
Durant les 4 jours qui ont suivi l’accouchement, je disais bien aux sage-femmes que j’avais un petit peu mal au niveau de l’épisio et que j’en avais marre de ne pas vraiment pouvoir m’appuyer sur ma jambe droite, et accessoirement de difficilement tolérer la position assise (néonat = TOUT LE TEMPS assis). « Oh mais madame vous savez, une épisio ça tire un peu hihi. » Là c’était pas « ça tire un peu », mais plutôt « je me bourre d’antidouleurs et je ferme bien ma gueule sinon on va me prendre pour une lavette ».
Le jour de la sortie, (petit détail divertissant), mon mec bossait 3 jours hors de Paris et ne pouvait donc pas être là pour m’accompagner durant le transfert de néonat des petits et mon retour à la maison. J’ai encore à ce moment-là bien profité.
Je me suis retrouvée foutue à la porte de la maternité aux environs de 16h, seule, avec mes valises, mon babyblues pourri, mon épisio qui me faisait vraiment très très mal (mais j’étais encore loin du compte), et mes gosses pris en charge dans une ambulance du Samu. J’ai super mal vécu de devoir quitter le cocon du service de réanimation néonatale de Trousseau, où j’avais commencé à prendre mes marques, à m’habituer aux incessants bips, aux rythme des soins. J’étais toute fragile et j’ai pas supporté de devoir tout recommencer dans un autre service. Je suis arrivée à Lariboisière totalement démolie, avec mon ventre mou, le visage en larmes (coucou le babyblues), et ma tonne de valises (je suis de nature prévoyante alors je pars avec ma maison). Ils ont commencé les examens d’entrée des enfants, j’ai trouvé ça vraiment intrusif, ils leur mettaient des coton-tiges partout pour faire des analyses, des prises de sang, ils m’ont briefée pendant 15 minutes sur les do et don’t du service, en me disant « qu’ici c’est pas comme à Trousseau Madame, y’a des règles, on respecte le silence et le rythme de l’enfant ». Flippant.
En gros chez eux y’a des « tours ». Le grand tour correspond au moment où le bébé va être nourri par sonde; mais pendant lequel on pourra le prendre dans nos bras pour un câlin, et lui apporter les soins. Le petit tour lui, c’est quand le bébé va aussi manger via sa sonde, mais qu’on ne le touche pas, vous êtes dingue il dort. Ces tours s’enchaînent toutes les 3 heures. Et il faut s’y plier et ne pas être à la bourre sous peine de louper son tour et de devoir poireauter comme un con pendant 3h devant le berceau en plastique. L’équipe était moins sympa qu’à Trousseau, mais on a quand même eu des moments vachement chouettes avec des jeunes infirmières assez cool.

Mais je ne crache pas dans la soupe, ces 3 semaines de babysitting offerts par le Sécu m’ont permi de guérir mes blessures de guerre… J’ai eu un thrombus sous l’épisio = l’équivalent d’un oeuf Kinder rempli de sang qui faisait pression sur la couture. J’ai pas pu poser le pied par terre pendant 3 jours, le temps que les traitements proposés par Magic B (le retour!) fassent effet. Parce que si j’avais compté uniquement sur ces connes de sage-femmes de Trousseau, hein… 3 jours à pleurer de douleur, allongée comme Jules César dans mon cacapé, avec ma mère et les copines qui venaient me faire à manger. J’ai même pas réussi à poser une fesse sur la fameuse bouée des accouchées tellement j’avais mal. Le bordel à mis une dizaine de jours à ne plus trop me faire mal. Depuis j’ai souvent des petites douleurs mais rien d’insurmontable.

Les petits ont fini par rentrer et là ça a été une autre paire de manches. On a cru avec nos grand principes de pas encore parents que tout le monde allait dormir bien sagement dans sa chambre et qu’on allait juste devoir se lever toutes les 3 heures pour biberonner. Bon.

Dans la vraie vie, pas celle des livres, c’est toute les 5 minutes qu’on se levait, pour rassurer, remettre une tétine, changer une couche, donner un biberon, remettre à la verticale un petit A atteint de reflux, masser le ventre d’un petit C bousillé par les coliques… Nous refusant à déplier le canapé-lit de leur chambre, on terminait toutes les nuits entassés les uns sur les autres, grapillant toutes les minutes de sommeil possible… On a fini par le déplier ce canapé-lit. Et on y a passé le mois suivant.
Kids 1 – parents 0

Et puis ensuite est venue la canicule. J’ai vécu plusieurs jours dans le noir, volets fermés, dans 42m2, avec 2 mioches de super mauvais poil, et le vrombissement des ventilateurs. Babyblues round 2. Un soir de désespoir total, mon mec me propose de m’envoyer en Suède chez sa maman un peu plus tôt que prévu, histoire de tous nous mettre au frais. C’était sans compter l’impossibilité pour moi de voyager en avion seule avec 2 bébés, et le fait que les petits n’ont pas encore de papiers d’identité… On a du patienter encore une bonne semaine avant de partir pour de bon en Suède, tous les 4, dans notre mini voiture chargée jusqu’à la gueule. On a roulé 2 jours, c’était rigolo, les mômes ont été super cool et on a passé de très bonnes vacances.

Et puis on est rentrés. Chez nous. Au 3e étage sans ascenseur.
J’ai des moments de déprime totale. Entrecoupés d’euphorie.
Je suis capable un jour de looser en pyjama en pleurant, et le lendemain d’entreprendre un périple (= traverser tout Paris du nord au sud en bus avec la poussette double) pour aller présenter les twins à mes collègues de bureau…
Aujourd’hui par exemple est une journée loose, alors que je devrais me bouger le cul parce que j’ai rdv chez la dépoileuse dans 2h. Dépoileuse chez qui je vais aller bien évidemment avec ma famille nombreuse… J’ai bien peur de devoir remettre 36 fois des tétines les fesses à l’air avec des bandes de cire collées à droite à gauche. Ca risque d’être amusant ça encore.

Physiquement je suis démolie, même si en apparence je fais très MILK de merde. Il ne me reste que 3kgs à dégager sur les 20 pris, j’ai pas de vergetures et j’ai l’air d’être la babysitter des enfants, vu qu’à chaque fois on me demande si ce sont les miens. J’attaque enfin les séances de rééduc la semaine prochaine, je pense qu’après s’être occupés de ma culotte les sessions abdos-dos vont me remettre sur pied rapido.

Y’a un  truc que je déteste par dessus tout quand je sors de chez moi, c’est l’attitude des gens face aux jumeaux…
« Ils sont à vous? Tous les 2? »
« Ah mais c’est des jumeaux? Ils se ressemblent pas pourtant »
variante : « Mais comment faites-vous pour les reconnaître? »
dans le bus : « Elle prend beaucoup de place votre poussette, c’est un peu gênant, vous pouvez pas la décaler? »
au monop’ : « C’est dingue, ma cousine a eu des jumeaux aussi, qu’est-ce qu’elle en a chié » CIMER.
Bref, les gens sont tordus, tout le monde veut les toucher « les petits jumeaux trop mignons », ou alors on me regarde de travers genre « oh putain la pauvre elle a une vie de merde ». C’est d’un pénible! J’ai aussi les mamas qui me félicitent… Mais va la féliciter la maman d’un singleton! Pourquoi moi plus qu’elle? Et les gens qui nous regardent avec fascination en pensant qu’on est HYPER fertiles… LOL.
Au début je souriais aux gens, je disais merci, maintenant je fais la gueule et leur intérêt pour mes gosses me gonfle.

Gosses qui se portent comme des charmes… Quand on les regarde, ils n’ont rien des petits prémas qu’ils ont été… Ils sont bien gras, bien lourds! Ils sont plutôt cool, A nous réjouit de ses crises de nerfs subites; et C de sa passion pour les insomnies. A 3 mois, on est littéralement morts de fatigue mais leurs sourires effacent (la plupart du temps) tout. Bon, on a quand même régulièrement envie de les balancer par la fenêtre, ne nous voilons pas la face, tout n’est pas que « dormir, aimer, jouer » comme dit une grande marque de couches.

Après pour le quotidien, tout est question d’organisation, d’anticipation et de système D. Vraiment c’est ça le secret pour les jumeaux. Le reste c’est au feeling.
Par exemple les gosses ont dormi sur le ventre leurs 2 premiers mois… Bouh, mal, pas bien, je sais. Mais quand le seul moyen pour que ton gamin dorme un peu et te foute la paix c’est à plat ventre, hé ben tu le colle à plat ventre. Evidemment quand la puéricultrice passait, je recollais tout le monde sur le dos histoire qu’ils me collent pas la DDASS sur le dos. J’ai souvent changé de lait sans l’avis du pédiatre, et on les gère comme on peut. Les nuits aussi… Ils dorment dans leur chambre, nous dans la notre, et en plus on se colle des boules Quiès pour éliminer tous les bruits parasites. Quand la vraie alarme « biberon-je suis pas bien viens tout de suite » sonne, on l’entend de toute façon, boules Quiès ou pas! Et tout se passe pas si mal! Ils vont bien, sont en bonne santé, grandissent, prennent du poids. Donc exit les livres qui donnent mauvaise conscience, et welcome le bon sens.

J’y retourne, l’alarme biberon de C sonne…

Le jour où j’ai démoulé

C’était hier. Et c’était bien. 

Dimanche 24 mai, 3h du matin (mais pourquoi TOUJOURS la nuit? Expliquez-moi)

Je me réveille d’un coup, une sensation de « pop » dans ma culotte et la demi-seconde qui suit me retrouve allongée dans une mare de liquide qui je le sais n’est PAS DU PIPI. Je demande quand même à mon mec de renifler pour être sûre. On se regarde, on sait. Fin de la nuit… Je file prendre une douche, il parait qu’en cas de rupture franche il ne faut pas traîner et la maternité n’est pas à côté. Ensuite je jette 2/3 affaires manquantes et mon vanity (je ne suis rien sans lui) dans ma valise et nous voilà partis en taxi… J’ai préparé le coup et glissé 2 serviettes eponge dans mon legging histoire de ne pas ruiner le taxi… 

4h15, arrivée à la maternité.

On poireaute 45min dans les couloirs, finalement l’urgence n’était pas très urgente. 

5h, on entre enfin dans le saint des saints.

Je continue à fuir c’est plutôt marrant, on peut me suivre à la trace… Après examen on me confirme que j’ai bien rompu la poche, et pas qu’un peu. Mais QUI en doutait encore? J’apprends qu’en fait on peut tenir un bon moment avant d’accoucher même en ayant rompu. Ils vont tenter de repousser l’accouchement avec de l’Adalate. Je suis à 33+4 c’est encore un peu tôt… 

6h, salle de pré-travail.

Je fuis toujours, sans surprise… Les contractions ont déjà démarré mais sont largement gérables. Pendant l’écho de présentation des bébés ça va se corser un peu. Les twins ont encore fait une fantaisie en repassant en siège. Le premier à sortir est même en version décomplétée. Il est 7h et l’Adalate n’a eu aucun effet sur moi. Les contractions continuent leur travail… On me passe une dose d’un medoc plus fort pour arrêter les contractions. Rien n’y fait elles sont de plus en plus costaud, je me tortille gentiment, j’ai chaud, je tente de rentrer dans mon happy place intérieur… Mon super sage-femme fait un point vers 9h30 je suis quasiment à 4cm. Je sais maintenant que je vais accoucher! 

10h30, péridurale mon amour. 

J’étais limite de pleurer à chaque contraction… 4/5 par 10minutes ça calme. L’anesthésiste arrive, c’est celle de la consultation qui est adorable, je suis super contente de la retrouver! Mon mec reste avec nous, c’est lui qui me prend dans ses bras et qui me maintient en position. En 5 minutes l’affaire et pliée. Et sans aucune douleur. Cette femme est une magicienne du cathéter! Dans le quart d’heure qui suit toute sensation douloureuse va disparaître, tout mon corps se relache et on finir par s’endormir tranquillement tous les 2. 

14h15, 10cm.

Le sage-femme repasse pour son éternel toucher vaginal et sondage urinaire, surprise je suis à dilatation complète! Une petite paire de fesses est engagée mais encore bien haute. Il me propose d’attendre une petite heure que le boulot se fasse. 

15h, le déménagement. 

J’ai vidé toute la pompe de péridurale (ne me laissez jamais avec des drogues en libre accès 😂), et on file vers le bloc où se déroulera l’accouchement, peu importe la voie. Ils vont quand même tenter la voie basse, les twins sont encore petits ça devrait passer si j’assure. 

Au bloc ça caille, y’a 12 personnes, mais étrangement je suis zen et je fais des blagues à tout le monde. On me fait faire une petite poussée-test qui a l’air de ravir l’assemblée (moi j’ai rien senti, je rappelle que je me suis tapée la giga dose de péri). Ça me met en confiance sur mes capacités. Tout le monde s’installe, mon mec arrive derrière moi. 30min de poussée plus tard, je vois une paire de pieds apparaitre, on m’annonce que mon fils a déjà fait pipi à peine sorti (moi j’ai du faire caca sous moi je pense alors bon on est plus à ça près). Je le vois une micro seconde et ils l’embarquent pour les soins. L’obstetricien m’annonce qu’il a le bras dans mon utérus (DANS mon utérus) pour aller chercher le 2e qui se pointe du coup en 1 poussée, et une minute seulement après son frangin. On me le pose quelques secondes sur la poitrine et il part aussi en soins. 

Mes fils sont nés à 15h39 et 15h40.

Je n’ai réalisé leur existence que très tard hier quand j’ai pu aller en néonat les voir. Les voir si petits dans leurs couveuses, reliés à autant de bips stressants m’a déchiré le coeur. Je m’en suis voulue de ne pas avoir réussi à les tenir plus longtemps au chaud. 

Mais ils s’en sortent apparemment très bien, sont de bon poids (2kgs080 et 2kgs095 pour 44cm). On a confiance en eux!
Je vous souhaite de vivre un accouchement aussi cool que possible, on lit tellement d’expériences flippantes… Mais ça peut aussi se passer comme ça! 

Courage à celles qui sont en fin de grossesse, et des tas de bonnes ondes à toutes 🌟

Le jour où j’ai vu autre chose que des follicules

Première écho cet aprèm… À 22dpo.
Il y a un sac, avec dedans un tout petit minuscule embryon d’1mm et sa fidèle vésicule vitelline.
Il y a bien eu un jumeau, mais pour autant on ne fera pas de casting de poussettes doubles, car son sac est vraiment bien plus petit, et probablement en train de se résorber.
Ça me soulage, je ne nous voyais pas avec 2 enfants d’un coup… Même en ayant attendu plus de 5 ans, on trouve qu’un, c’est déjà bien.

J’ai ma photo d’écho collée sous le nez depuis…
Elle est quand même dingue cette fiv.

12 dpo plus tard

Je n’ai aucune idée de ce qui se passera dans les prochains jours, semaines, mois… Mais en attendant, mon dosage de bhcg affiche 213 ui!
Nouveau dosage après-demain pour contrôler l’évolution.
Jusqu’ici tout va bien…

Voilà…

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2 embryons de 4 et 5 cellules ont bien été transferés ce matin…
Après 3 transferts en FIVDO, revenir à une classique ICSI… Ça me laisse sans voix!

Rendez-vous le 27 pour le résultat.

LA FIV.

Ou la tentative WTF.

Je rentre de vacances en prévoyant le prochain transfert de la FIVDO#2 TEV1.
On me dit dans l’oreillette que non, y’aura pas, le cycle est bien, si je suis d’accord on tente une stim à domicile sur le prochain cycle. Jean-Juan peut bien attendre, c’est comme les légumes surgelés, ça périme pas.
Point traitement : D*cap 0,1 1/2 dose + compléments fertilité + antioxydants + DHEA

A J6, je dispose de 5 follicules (ou 4 je sais plus trop), le Gonal est poussé de 50 à 300ui pour voir.
On me dit dans l’oreillette qu’on va probablement faire une IAC.
Point traitement : D*ecap 0,1 1/4 de dose + compléments fertilité + antioxydants + DHEA + G*nal + Hormones de croissance

A J9, je dispose toujours desdits follicules, le Gonal va toujours bien lui, moi ça commence à moins aller.
On me dit dans l’oreillette que l’IAC ce sera pour le début de la semaine prochaine.
Point traitement : D*ecap 0,1 1/4 de dose + compléments fertilité + antioxydants + DHEA + G*nal 300 + Hormones de croissance

A J11, les follicules sont toujours là, je me suis transformée en créature démoniaque (et épuisée).
On me dit dans l’oreillette que bon puisque c’est comme ça, on va faire une FIV. (une FIIIIIIIIIIIIIIIIIIIV – cris hystériques, et incrédules)
Point traitement : Cetrotide + compléments fertilité + antioxydants + DHEA + G*nal 300 + Hormones de croissance + antibios + anti-oedèmes

A J13, mes follicules sont encore là, je suis insomniaque, désagréable, j’ai le ventre plein de bleu et de points rouges.
On me dit dans l’oreillettes que je vais devoir traverser tout Paris 3 fois dans la même journée pour les rdv anesthésiste, pré-ponction, labo, pharmacie… Mais que surtout, SURTOUT, je vais être ponctionnée après-demain à 9h30!
Point traitement : Luvéris + compléments fertilité + antioxydants + DHEA + Hormones de croissance + antibios + anti-oedèmes

Là tout de suite j’ai peur, je suis surexcitée, épuisée, et j’ai hâte d’avoir le résultat de la ponction pour à nouveau croire en mes ovaires, ou alors définitivement les oublier.